Incomparable T-Rex (jonathan)
Samedi 28 septembre 2019-Pour notre septième jour d’aventure sur l’île, nous accompagnons Mark Johnson, garde-faune en chef de l’île, pour un examen du « roi des dinosaures ».
Nous partons de bonne heure le matin en direction d’une clairière en périphérie de l’île, où une femelle Tyrannosaurus a, d’après les caméras infrarouges, une activité intense. L’hypothèse d’une couvaison du géant a été émise par le nouveau garde faune de l’île, Mark Johnson. C’est également lui qui a proposé un contrôle, suivi d’un examen, du dinosaure, qui aura

le trajet s’accomplit au moyen des véhicules spéciaux du parc
Nous découvrons en effet une montagne de terre et de brindilles, servant sûrement d’isolant pour les œufs, du moins le temps qu’elle s’absente pour inspecter son territoire et s’alimenter. Lors de notre arrivée, la femelle T-Rex est absente, mais rapidement un autre groupe d’exploration nous communique sa présence à quelque 5km de notre position, se rassasiant d’une carcasse d’iguanodon, vraisemblablement mort d’une maladie, ce qui entre parenthèse assoit une fois de plus l’hypothèse que T-Rex n’est qu’un charognard. Nous décidons de l’attendre au nid, afin d’être parfaitement prêts au moment choisi par la jeune mère pour rentrer au nid. Les garde-faune ont la tâche de ramener tous les œufs découverts au centre de développement du parc, afin de contrôler, au moins en partie le nombre de naissances et ainsi les effectifs sur l’île.
T-Rex n’est qu’un charognard
En préparant son fusil à cartouches hypnotiques, Mr Johnson nous avertit qu’il collectera les œufs qu’une fois le tyrannosaure endormi, à la suite de quoi il examinera la femelle. Le deuxième groupe nous annonçant le changement de position de Tyrannosaurus, nous préparons nos appareils photos et caméras, nos carnets de notes, et pour Johnson son fusil. Après dix longues minutes d’attente, la femelle arrive au nid. Nous prenons toutes les photos possibles, avant que le garde-faune arme son fusil et tire sans hésitation. L’hypnotique nécessite que quelques minutes, après quoi la femelle T-Rex se baisse sur ses énormes pattes, pose sa gueule sur le sol et se laisse gagner par le sommeil. A peine le dinosaure endormi, Johnson approche le véhicule, saute dehors de celui-ci, et commence à fouiller le nid à la recherche des précieux œufs. Nous nous joignons à lui et l’aidons à rechercher la future progéniture de tyrannosaure dans l’immense amoncellement de brindilles et de terre. Trois œufs au total sont découverts, et immédiatement placés dans la couveuse portable, installée dans le coffre du bus. L’examen du tyrannosaure peut désormais débuter. Tout d’abord quelques mesures : hauteur à la hanche de 4m, longueur de 12m, ce qui est bien supérieur aux dernières mesures, prises sur un mâle, démontrant un dimorphisme sexuel assez prononcé, comme l’avaient suggéré certains paléontologues. Le dimorphisme ne s’arrête pas là : il y a également une claire différence au niveau de la couleur, la robe de la femelle étant plus sobre, moins vive que celle des mâles, laissant apercevoir là encore quelques liens avec les oiseaux. Vient ensuite la prise de la température, et nous remarquons qu’effectivement le tyrannosaure, comme la plupart de ses voisins sur l’île est un animal à sang
le tyrannosaure est un animal à sang chaud
chaud : sa température au moment de la prise est de 28°C, la même, selon Mr Johnson, à chaque prise. Puis l’examen continue avec prise de sang, échantillon de salive, contrôle des pupilles, même une ostéodensitométrie, permettant d’évaluer la rapidité de croissance du dinosaure, ainsi que sa masse osseuse. Pendant les divers tests que subit le prédateur, nous prenons photos et notes, et des vidéos en direct sont tournées. Une fois le test terminé, Mr Johnson nous prie de regagner le véhicule, car selon lui l’hypnotique injecté au carnivore ne devrait plus faire effet longtemps. Nous rassemblons donc nos affaires et embarquons à nouveau à bord du camion. Le réveil du T-Rex auquel nous assistons a été bien plus rapide que prévu, et le véhicule n’a pas encore démarré. Le T-Rex se relève péniblement et surprend le véhicule s’éloignant gentiment du lieu du rapt, et là, c’est la grosse angoisse de la majorité des journalistes (appartenant aux plus sérieuses revues scientifiques de la planète), s’imaginant déjà la scène du « Monde Perdu », où un camion d’exploration est complètement détruit par deux T-Rex d’une
c’est la grosse angoisse de la majorité des journalistes s’imaginant déjà la scène du « Monde Perdu »
rare violence. Le conducteur et Mr Johnson restent, eux, cependant très calmes, et contre toute attente stoppent le véhicule. Un journaliste ose la question : « c’est parce qu’il est sensible au mouvement que vous stoppez ? ». La réponse ne se fait pas attendre et Mr Johnson souligne une fois de plus que la vision du tyrannosaure n’est pas particulièrement basée sur le mouvement, mais que l’odorat est sa capacité perceptive la plus developpée. Le véhicule stoppé, Mr Johnson demande du calme et souligne qu’il ne peut rien nous arriver, mais qu’il stoppe pour éviter d’attirer le Tyrannosaure jusqu’au camp de la côte. Le Tyrannosaure observe, comme une poule tournant sa tête à gauche, puis à droite. Le véhicule possède une armature spéciale bien évidemment : un blindage de 7mm, un châssis et une armature interne très solides et très réguliers, ainsi qu’une armature externe, faite de grosses barres en acier, protégeant les fenêtres, le moteur et les portes. A souligner encore, je le découvre à l’instant sur le manuel que m’a proposé Mark Johnson, que le camion pèse vinght-cinq tonnes. Le tyrannosaure commence à mordiller l’armature du véhicule, puis à donner des coups de flanc, de queue et de tête contre ses côtés. Les chocs sont assez forts, mais toute la puissance de cet animal de six tonnes et demie ne parvient pas à faire plier la puissante armature du véhicule, et encore moins de le renverser ou de le tourner sur lui-même telle qu’on a pu le voir au cinéma. Tyrannosaurus n’est pas tout puissant, et comme n’importe quel animal, ne persévère pas si la puissance de ses propres coups lui cause plus de torts qu’elle en cause à son rival. Le tyrannosaure comprend vite que le drôle d’animal qu’il a en face de lui, semble très solide, et fait très mal à chaque coup. Il se résigne donc à abandonner le « duel » et retourne vers son nid pillé.Après un bref calcul je me rends compte que la proportion de poids entre le prédateur et notre véhicule pourrait être comparée à celui d’une vache contre celui d’une Range Rover. Mr Johnson souligne encore, une fois le véhicule à
la proportion de poids entre le prédateur et notre véhicule pourrait être comparée à celui d’une vache contre celui d’une Range Rover
nouveau parti, qu’un T-Rex n’est pas plus lourd qu’un éléphant, et n’est pas dinosaure habitué à la charge, contrairement aux dinosaures à cornes ou aux stegoceras, aux morphologies spécialement adaptées pour ce genre d’attaque. Le garde-faune précise que l’éventuel danger pour le véhicule pourrait provenir des dinosaures aux masses très élevée, du genre sauropodes (Diplodocus, Brachiosaurus), ou alors des dinosaures comme triceratops pesant tout de même plus de dix tonnes, et étant spécialement adaptés à la charge.La question qui demeure est « comment le T-Rex a-t-il pu déterminer notre présence ? ». Le véhicule est inodore, gaz d’échappement mis à part, ou bien le tyrannosaure a quand même une vision développée. Je réalise à cet instant que plusieurs fenêtres du camion sont ouvertes. Celles-ci ont certainement dû laisser s’échapper le doux fumet de touristes angoissés. J’en fais part à notre garde-faune qui semble convaincu, et qui tire une fois de plus la conclusion d’un système olfactif ultradéveloppé chez le tyrannosaure.La journée se clôt sur cette dernière remarque, le carburant manquant pour débuter une nouvelle expédition avant la fin de journée. Nous profitons du temps restant pour préparer le matériel pour le lendemain, et écrire nos articles.
Source images:
http://files.turbosquid.com/Preview/Content_2007_09_15__21_21_57/trex_render_400x400_01_v2_2.jpg4496b365-fc32-4cf4-a6ad-2c5497c562fdLarge.jpg
Source infos:
L'Encyclopédie des dinosaures et de la vie animale primitive, 2003, de David Lambert, Darren Naish et Elizabeth Wyse, édition Mondo (fiche de lecture à venir) Sur la Terre des Dinosaures, émission de la BBC, 1999
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